Institut für Romanistik
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L’extériorisation de toute communication est assujettie à un mode d’accès du locuteur aux informations véhiculées. Les constatations faites de nos données prouvent que tous les huit verbes étudiés traduisent des mécanismes d’acquisition des connaissances que nous avons appelés en emprunt à (Vogeleer, 1995 :92) « l’accès cognitif au savoir ». C’est cette valeur intrinsèque qui vaut à ces termes la dénomination de verbes médiatifs. En d’autres mots, ce sont des éléments qui explicitent des processus d’accès du locuteur au savoir. Une source du savoir qui peut être directe (la vue, le touché, l’ouïe, l’odorat…) ou indirecte (ouï-dire) et surtout inférée. Nous entendons par inférence un processus d’analyse et de mise en relation d’éléments (prémisses), lesquelles permettent de tirer une conclusion par déduction, induction ou par abduction. Et selon que lesdites prémisses tendent à être plus ou moins fiables, ces processus inférentiels impliqueront des valeurs épistémiques à des degrés divers.
Sur le plan rhétorico-syntaxique, nos analyses ont montré tous les verbes cognitifs (VC) de cette étude exigent l’occurrence d’autres constituants (actants) phrastiques qu’ils régissent. C’est grâce à cette valence verbale qu’ils gardent un pouvoir rectionnel dans les constructions asyndétiques. Ce sont donc les matrices des éléments sur lesquels ils se rapportent. Quant au cinétisme de ces verbes, il possède une fonction rhétorique et syntaxique. En effet, cet agencement particulier et souvent perturbant permet de traduire l’expression d’une figure de syntaxe à effet rhétorique : l’hyperbate. Une construction atypique qui, à travers les agencements anticonformistes, donne un sens de regressivité à l’énoncé et confère une saillance à des termes mis ce fait en exergue.
Modalité et polyphonie
(2019)
Dans cette étude du grec ancien, nous souhaitons souligner deux particularités peu remarquées de l’adjectif verbal en –τέος, toutes deux liées à la modalité déontique. L’une concerne la possibilité rare de trouver l’adjectif verbal d’obligation avec la négation non assertive μή, alors que la très grande majorité des occurrences négatives comporte la négation assertive οὐ. L’autre est liée à l’emploi au potentiel de cet adjectif verbal d’obligation : dans ces énoncés, se pose la question de la combinaison entre la modalité du potentiel et la modalité déontique de l’adjectif verbal. Il nous semble que ces deux particularités peu fréquentes sont révélatrices du fonctionnement de la modalité déontique dans l’adjectif verbal d’obligation à l’époque classique (Xénophon et Platon en font ainsi un usage abondant).
L'ordre des nuages. Sur l'esthétisation d'un phénomène météorologique chez Bernardin de Saint-Pierre
(2018)
Hugo et le simulacre
(2018)
Le rouge et le nuage: stratégies de simulation dans le poème Dans Venise la rouge d'Alfred de Musset
(2018)
Le centenaire de la publication du Cours de linguistique générale (1916) de Ferdinand de Saussure nous a invité à reconsidérer l’importance de cet ouvrage et le rôle de son auteur pour la fondation d’une linguistique intégrée dans une sémiologie. Il n’y a aucun doute que cet auteur fut extrêmement important pour le développement de la linguistique structurale en Europe et qu’avec son concept du signe linguistique il a fait œuvre de pionnier pour le tournant sémiologique. Mais l’accueil favorable d’une théorie dans le milieu scientifique ne s’explique pas seulement par sa qualité intérieure, mais par plusieurs conditions extérieures. Ces conditions seront analysées sur trois plans: (1) l’arrivée de la méthode des néogrammairiens à ses limites qui incitait alors à l’étude de l’unité du signifiant et du signifié; (2) la simplification et l’outrance de la pensée structurale dans le Cours, publié en 1916 par Charles Bally et Albert Sechehaye et (3) la préparation de la réception de la pensée sémiologique par plusieurs travaux parallèles.