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O caso Jauss
(2019)
Un changement de la fonction de la périphrase verbale espagnole estar+gérondif a été reconnu depuis longtemps. Déjà Gili Gaya (1948: 114) avait mentionné la construction suivante et il l’avait expliquée par l’influence exercée par des manuels de correspondance commerciale traduits de l’anglais : Estamos enviándole esta carta para comunicarle [...] au lieu de: Le enviamos esta carta […]. Comme en anglais, on trouve la périphrase espagnole estar+gérondif avec des significations non-actionnelles et futures dans les corpus CREA et CORPES XXI de la Real Academia Española et dans le Corpus del español (Cuando el reloj dé las dos, estaré llamando por teléfono. Ahora está hablando el presidente.). Cette périphrase est fortement grammaticalisée avec la signification aspectuelle et son apparition dans de nouveaux contextes est un phénomène intéressant qu’on pourrait expliquer partiellement par le contact avec la langue anglaise. Dans le portugais brésilien, le même phénomène apparaît, tandis qu’il est absent dans le portugais européen. Les exemples trouvés dans le Corpus do português expriment des déclarations d’intentions ou des promesses qui seront réalisées dans le futur (O qual eu acho isso totalmente errado! Pois estou fazendo novamente um plano de negócios).
Il était surprenant de constater le même phénomène de l’emploi comme expression de situations futures pour la périphrase française être en train de dans des variétés parlées en Amérique du Nord. Dans le corpus FRAN (<http://continent.uottawa.ca/fr/corpus-et-ressources-electroniques/corpus/>), cette périphrase apparaît avec une plus grande fréquence que dans des textes comparables en français européen. Dans les occurrences de la périphrase être en train de+infinitif dans le corpus FRAN, on peut constater des phénomènes remarquables: le marquage de l’imperfectivité et de la progressivité dans des cas dans lesquels l’imparfait ou le présent auraient été suffisants (Fait que tu étais en train de me parler donc des nouvelles constructions dans le quartier); l’usage sans auxiliaire et en fonction attributive (des gens en train de parler français), l’usage pour exprimer une action future (cette année euh on est en train de f/ de/ de transcrire). Beaucoup de ruptures après être en train de indiquent la fixité de la construction (là on est en train de euh [phrase non terminée]).
Dans cette contribution, nous partons de la position selon laquelle le marquage de l’aspectualité imperfective est une nécessité qui peut mener à l’usage de moyens d’expression plus suréminents que les temps marqués aspectuellement. Le contact avec une construction de progressivité grammaticalisée peut induire l’usage multiplié de moyens d’expression périphrastiques, contribuer au changement de leur signification et accélérer des processus de grammaticalisation. La base de tous ces changements est un pont cognitif entre la non-délimitation propre à l’aspectualité imperfective et la futurité des situations décrites. L’influence de l’anglais sera décrite comme un phénomène déclencheur d’un changement possible dans toutes les langues romanes qui ont une périphrase d’aspectualité imperfective, même en français où cette périphrase présente une autre structure.
La guerre et le témoin
(2020)
En 2012, l’écrivain Jonathan Littell s’est rendu dans la ville syrienne de Homs, marquée par la guerre civile, pour rendre compte de cette guerre dans le quotidien Le Monde. Toutefois, il a publié ses notes non seulement sous la forme d’une série d’articles, mais aussi comme un livre indépendant. Dans ce contexte, la question se pose de savoir pourquoi cette décision a été prise. Le statut de témoin de guerre acquiert-il une qualité différente avec une autre forme de publication ? En outre, il faut souligner la problématique de la recontextualisation et de l’esthétisation du reportage quotidien de guerre à travers une allocation formelle et archi-textuelle de l’écrit du domaine journalistique au domaine littéraire. Car la publication d’un journal de guerre édité doit s’inscrire dans une longue tradition, comme on l’appellera dans l’article à l’exemple des œuvres d’Ernst Jünger, dont les relations avec l’écriture de Jonathan Littell sont à remettre en question ici.
Depuis plus de dix ans, les romans de Mathias Énard connaissent un succès qui ne se dément pas. La Perfection du tir en 2003, mais aussi Zone en 2008, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants en 2010 et Rue des voleurs en 2012 ont remporté des prix littéraires de grand renom. Enfin, le jury du prix Goncourt a opté en 2015 avec Boussole pour un roman dans lequel « l’imagination » romanesque a pour support une époustouflante érudition portant sur l’Orient. Ce volume cherche à éclairer les modalités narratives qui permettent à l’auteur de transformer l’érudition en roman, mais aussi à situer son œuvre dans le contexte littéraire actuel
Modalité et polyphonie
(2019)
Dans cette étude du grec ancien, nous souhaitons souligner deux particularités peu remarquées de l’adjectif verbal en –τέος, toutes deux liées à la modalité déontique. L’une concerne la possibilité rare de trouver l’adjectif verbal d’obligation avec la négation non assertive μή, alors que la très grande majorité des occurrences négatives comporte la négation assertive οὐ. L’autre est liée à l’emploi au potentiel de cet adjectif verbal d’obligation : dans ces énoncés, se pose la question de la combinaison entre la modalité du potentiel et la modalité déontique de l’adjectif verbal. Il nous semble que ces deux particularités peu fréquentes sont révélatrices du fonctionnement de la modalité déontique dans l’adjectif verbal d’obligation à l’époque classique (Xénophon et Platon en font ainsi un usage abondant).