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Nation, migration, narration
(2022)
En France et en Allemagne, l’immigration est devenue dans les dernières décennies une problématique centrale. C’est dans ce contexte qu’est apparu le rap. Celui-ci connaît une popularité énorme chez les populations issues de l’immigration. Pour autant, les rappeurs ne s’en confrontent pas moins à leur identité française ou allemande.
Le but de ce travail est d’expliquer cette apparente contradiction : comment des personnes issues de l’immigration, exprimant un mal-être face à un racisme qu’ils considèrent omniprésent, peuvent-elles se sentir pleinement françaises / allemandes ?
On a divisé le travail entre les chapitres suivants : Contexte de l'étude, méthodologie et théories (I) ; Analyse des différentes formes d’identité nationale au prisme du corpus (II) ; Analyse en trois étapes chronologiques du rapport à la société dans les textes des rappeurs (III-V) ; étude de cas de Kery James en France et Samy Deluxe en Allemagne (VI).
L'exil comme patrie
(2017)
Cette recherche a pour objet l'articulation entre les dimensions anthropologiques et sociologiques de l'anthropologie philosophique de Helmuth Plessner (1892-1985). Elles procèdent selon trois axes. Je m'efforce (1) d'offrir une synthèse de l'anthropologie philosophique plessnerienne afin (2) de reconstituer les conditions de possibilité du social au stade humain de l'organique. Le troisième axe (3) correspond, enfin, à l'analyse des limites structurelles du social à partir de ses deux dimensions constitutives : l'individuel (limites ontogénétiques, comportementales et inter-personnelles) et le collectif (limites culturelles, intra- et inter-culturelles).
Afin de promouvoir l’abolition universelle de la peine de mort, les Etats et organisations internationales, qui forment une communauté fonctionnelle abolitionniste, recourent à des stratégies juridiques. Ces stratégies sont fondées en droit, et opèrent tant sur le contenu du droit (stratégies normatives) que sur la mise en œuvre du droit (stratégies opérationnelles). Pour ce qui concerne d’une part les stratégies normatives abolitionnistes, la communauté fonctionnelle abolitionniste s’appuie sur l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui encadre la peine de mort et l’assorti de restrictions. Elle promeut ainsi des abolitions partielles en se fondant sur des résolutions de l’Assemblée générale, sur le soft law du Comité des droits de l’homme et sur d’autres traités afin de les densifier et de les interpréter extensivement. De la même manière, la communauté fonctionnelle abolitionniste se fonde sur d’autres abolitions partielles qui sont encore en cours de coutumiérisation, bien que celle-ci se heurte à l’objection persistante de certains Etats. Pour ce qui concerne d’autre part les stratégies opérationnelles abolitionnistes, la communauté fonctionnelle abolitionniste œuvre tant dans le cadre interétatique que dans le cadre transnational, afin de promouvoir la mise en œuvre des normes encadrant la peine de mort. Ces stratégies juridiques abolitionnistes sont dès lors des facteurs de développement et de mise en œuvre non-centralisée du droit international, qui interrogent sur le poids de la majorité des Etats dans l’évolution du droit international, et posent la question de la reconnaissance de l’existence et de la pertinence de valeurs méta-juridiques comme la dignité humaine.
Parataxe et subordination, ces deux termes, parfois antithétiques, sont problématiques du fait même de leur extrême polysémie. C’est de cette ambiguïté que naît l’objet d’étude, les constructions asyndétiques, au statut incertain entre intégration et indépendance. Dans cette thèse, nous proposons de réinterroger ce phénomène ancien et déjà bien connu en ancien français, en le mettant en regard des remises en question et avancées des recherches actuelles sur le sujet. Pour cela, il nous faut tout d'abord poser une définition de ce qu'est la subordination. Nous montrons ensuite que les constructions asyndétiques sont bien des cas de subordination. Cette thèse établit enfin que ce phénomène constitue, en ancien français du moins, une variante libre en syntaxe. Sa répartition et sa présence dans les textes a cependant très tôt diminué, mais l’existence de phénomènes parallèles en français moderne, tout comme d’autres indices, nous permettent de faire l’hypothèse que cette évolution tient d’une alternance oral / écrit. Cette thèse montre ainsi que les problèmes, comme les enjeux, ne diffèrent finalement pas, quel que soit l’état de langue et que la parataxe constitue bien une construction dans le système de la langue.
Au centre de cette étude se trouvent les patients de la clinique psychiatrique et neurologique de la Charité (Berlin-Est, RDA), durant la période des années 1960. Tout en prenant en compte l'interprétation qui en est faite par le discours médical, ce travail vise à reconstituer les expériences et les trajectoires de ces individus, en les inscrivant dans le contexte de la société socialiste. À partir des dossiers de patients – qui constituent le principal matériau archivistique de cette étude –, il s'agit de saisir certaines des tensions qui traversent la société est-allemande, en relation avec le contexte politique et idéologique. Comme en attestent ces sources, dans le cadre de l'échange thérapeutique, les patients peuvent prendre la parole selon des règles qui diffèrent de celles habituellement en vigueur au sein de la société socialiste. Parce qu'ils peuvent contenir les traces d'une parole ordinairement mise sous silence, du fait de la censure ou de l'auto-censure, de son caractère indicible, inavouable ou délirant, les dossiers de patients apparaissent comme une source précieuse pour l'historien. Des tensions conjugales provoquées par des dissensions idéologiques aux conflits intérieurs d'une « fervente marxiste », de la douleur suscitée par la radiation du parti à celle née de la construction du Mur, des « délires réunificateurs » à ceux faisant de l'Ouest une source de menaces, les expériences individuelles et singulières des patients permettent de reconstituer, selon une approche micro- historique, certaines tensions inhérentes au fonctionnement de la société socialiste.
Cette thèse d’urbanisme s’est donnée pour objectif de réfléchir à l’avenir des gares métropolitaines françaises et allemandes à horizon 2050. Elle porte une interrogation sur les fondements de la gare comme objet urbain conceptuel (abordé comme un système) et pose comme hypothèse qu’il serait en quelque sorte doté de propriétés autonomes. Parmi ces propriétés, c’est le processus d’expansion et de dialogue sans cesse renouvelé et conflictuel, entre la gare et son tissu urbain environnant, qui guide cette recherche ; notamment dans le rapport qu’il entretient avec l’hypermobilité des métropoles. Pour ce faire, cette thèse convoque quatre terrains d’études : les gares principales de Cologne et de Stuttgart en Allemagne et les gares de Paris-Montparnasse et Lyon-Part-Dieu en France ; et commence par un historique détaillé de leurs évolutions morphologiques, pour dégager une série de variables architectoniques et urbaines. Il procède dans un deuxième temps à une série d’analyse prospective, permettant de juger de l’influence possible des politiques publiques en matière transports et de mobilité, sur l’avenir conceptuel des gares. Cette thèse propose alors le concept de système-gare, pour décrire l’expansion et l’intégration des gares métropolitaines avec leur environnement urbain ; un processus de négociation dialectique qui ne trouve pas sa résolution dans le concept de gare comme lieu de vie/ville. Elle invite alors à penser la gare comme une hétérotopie, et propose une lecture dépolarisée et déhiérarchisée de ces espaces, en introduisant les concepts d’orchestre de gares et de métagare. Cette recherche propose enfin une lecture critique de la « ville numérique » et du concept de « mobilité comme service. » Pour éviter une mise en flux tendus potentiellement dommageables, l’application de ces concepts en gare ne pourra se soustraire à une augmentation simultanée des espaces physiques.