@article{Hassler2013, author = {Haßler, Gerda}, title = {La vision linguistique du monde : mythe et r{\´e}alit{\´e} de l'utilisation d'une notion humboldtienne au XXe si{\`e}cle}, series = {Dossiers d'HEL ; SHESL}, journal = {Dossiers d'HEL ; SHESL}, number = {6}, address = {Paris}, issn = {1638-1580}, pages = {7}, year = {2013}, abstract = {Les repr{\´e}sentants du relativisme linguistique du XX{\`e}me si{\`e}cle qui se r{\´e}clament de l'histoire de leur th{\´e}orie mentionnent normalement Guillaume de Humboldt comme initiateur de l'id{\´e}e que la mani{\`e}re particuli{\`e}re de penser d'un peuple d{\´e}pendrait de sa langue. La th{\´e}orie de Humboldt s'av{\`e}re, cependant, difficilement maniable dans la recherche linguistique. Malgr{\´e} une similitude {\´e}vidente dans certaines positions, comme par exemple les concepts d''articulation' et de 'valeur', le renouvellement de la linguistique sur une base saussurienne, au d{\´e}but du XX{\`e}me si{\`e}cle, se passait des id{\´e}es de Humboldt. Il n'y avait que quelques philologues 'id{\´e}alistes' qui poursuivaient ce type de recherche. Ainsi, Karl Vossler constatait un parall{\´e}lisme entre la langue et la culture et les consid{\´e}rait comme r{\´e}sultats de la cr{\´e}ation humaine. Le m{\´e}contentement quant {\`a} la description des langues selon le paradigme positiviste des n{\´e}ogrammairiens s'articulait nettement. Le concept d'une vision linguistique du monde fut d{\´e}velopp{\´e} dans la th{\´e}orie des n{\´e}ohumboldtiens (Weisgerber, Trier et autres) qui affirmaient que l'individu s'approprie le monde {\`a} travers la langue. Des diff{\´e}rences entre des langues influeraient consid{\´e}rablement sur les facult{\´e}s cognitives des hommes et sur leur comportement. L'id{\´e}e humboldtienne de l'energeia se trouvait exclue de ces th{\´e}ories qui aspiraient {\`a} un renouvellement de la langue maternelle dans le sens d'une 'grammaire {\`a} partir du contenu' (inhaltbezogene Grammatik). Ce type de r{\´e}flexion linguistique se pr{\^e}tait aussi {\`a} une utilisation politique sous le national-socialisme. La th{\´e}orie de Weisgerber, d{\´e}clar{\´e}e comme antiraciste et anti-national-socialiste par l'auteur lui-m{\^e}me, fut consid{\´e}r{\´e}e comme « mother-tongue fascism » par Christopher Hutton. La relation entre le relativisme linguistique et la doctrine nationale-socialiste est {\´e}vidente dans les {\´e}crits de plusieurs auteurs, par exemple dans « notre langue maternelle comme arme et instrument de la pens{\´e}e allemande » de Georg Schmidt-Rohr. Il y eut des implications racistes de la th{\´e}orie de quelques indo-germanistes bien avant 1933. L'influence des n{\´e}ohumboldtiens s'est poursuivie jusqu'aux ann{\´e}es 60, {\´e}poque o{\`u} ils durent faire place {\`a} des linguistes structuralistes et g{\´e}n{\´e}rativistes. On trouve dans quelques v{\´e}rifications plus r{\´e}centes du relativisme linguistique des r{\´e}f{\´e}rences {\`a} des textes ant{\´e}rieurs {\`a} Humboldt. Par exemple, Gumperz et Levison (1996) citent le concours de l'Acad{\´e}mie de Berlin sur la question suivante : Quelle est l'influence r{\´e}ciproque des opinions du peuple sur le langage et du langage sur les opinions? Est-ce que cet {\´e}largissement de l'horizon de r{\´e}trospection a quelque chose {\`a} voir avec la conscience d'une port{\´e}e sociale possible de cette th{\´e}orie ?}, language = {fr} }